vendredi 17 mars 2017

Lamine Senghor, le panafricaniste oublié

Pr Oumar Dioum ( en noir), Pr Birahim Moussa Gueye ( au milieu) et M. Camara

                Le panafricaniste Lamine Senghor fait partie de ces héros inconnus voire même méconnus du rand public. Ce sénégalais qui s'est battu pour la cause de ses frères et sœurs noirs est un contemporain. Prétexte pour le Cesti qui a organisé un débat ce 15 Mars  2017 pour se souvenir de cet activiste noir avec des invités tels le Professeur Oumar Dioum de l'Université de Dakar, du Professeur Birahim Moussa Gueye enseignant au Cesti. 

Lamine Senghor est né en 1886 à Joal,au Sénégal et mort en 1927 à Fréjus, en France. Parti au pays de Marianne suite à son enrôlement dans l'armée pour participer à la 1ère guerre mondiale,il a commencé à militer pour les droits des noirs. Combat qu'il a mené de courte durée puisque décédé très jeune. Même s'il a le même nom de famille que l'ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor, aucun lien de famille ou de parenté entre les 2 hommes n'est connu.
La méconnaissance de cet activiste sénégalais par les jeunes sénégalais est déplorable selon le professeur Birahim Moussa Gueye qui a déploré et regretté le fait qu'aucune rue ne porte le nom de ce panafricaniste dans le pays.

Lamine Senghor
Crédit photo: Google
  

               

mardi 14 mars 2017

Le conflit casamançais: blocages et perspectives.

         
Jean Claude Marut
     Monsieur Jean Claude Marut, chercheur français était l'invité du Cesti ce 10 Mars 2017. L'intellectuel qui est également un spécialiste de la crise en Casamance est revenu sur le conflit et sur ce qui en constituerait les blocages et les nouvelles perspectives.
Pour rappel, ce conflit est l'un des plus anciens du continent africain puisque parti de la répression d'une marche pacifique organisée le 26 Décembre 1982 par des populations casamançaises. C'est un conflit séparatiste avec d'un côté le peuple sénégalais et de l'autre le peuple casamançais.  Ce dernier est représenté par le MFDC ( Mouvement des forces démocratiques de Casamance).

Le MFDC incarnant le nationalisme casamançais avec à leur tête les Diolas qui en constituent le cœur.         Le conflit casamançais implique aujourd'hui 3 armées régulières: celles Sénégalaises, Gambiennes et Bissau guinéennes qui font face à un groupe rebelle. Toujours est-il que l'Etat sénégalais cherche à maintenir l'intégrité territoriale du pays mais aussi à préserver l'unité nationale, ce qui explique son refus de négocier avec le mouvement rebelle.

Un processus de force qui avance tout doucement avec l'Etat du Sénégal qui a une position de force et le camp adverse qu'est le MFDC qui est assez faible maintenant. Et pour cause, les séparatistes perdent de plus en plus leurs soutiens internes comme extérieurs du fait de leurs exactions, leurs divisions et guerres de succession surtout à la suite du décès de leur chef historique Abbé Augustin Diamacoune Senghor. Tous ces éléments participent à éloigner encore plus la perspective d'une indépendance de la Casamance. 

Le confit casamançais a crée une instabilité sécuritaire dans la partie sud du Sénégal conduisant à l'installation d'un intense trafic de déforestation organisé par les chinois qui font transiter le bois du port de Banjul à la Chine. A cela s'ajoute le chômage des jeunes poussant bon nombre d'entre eux à s'investir dans ce trafic mais aussi dans le trafic de la drogue.

Aujourd'hui, l'espoir de la résolution de ce conflit, qui n'a que trop duré, est peut être envisageable. Avec l'arrivée d'un nouveau président en Gambie en la personne de Adama Barrow mais aussi la limitation de l'aide provenant des ailes extérieures du MFDC. Ce dernier qui est en perte de vitesse tente tant bien que mieux de continuer la lutte pour l'indépendance de la Casamance. Un rêve qui contribuerait à diviser le pays.